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Séminaire inter-laboratoires | L'espace littéraire de Berlin à Vladivostok - 7e édition

Evènement | 26 janvier 2024

© Vassily Kandinsky, Murnau train et château, 1909

Réunissant les chercheurs des universités lyonnaises, grenobloises et nancéiennes qui consacrent leurs travaux aux littératures d’Europe centrale et orientale, et de Russie, ce séminaire inter-laboratoires s’ouvre cette nouvelle année 2024 avec trois rencontres qui auront lieu à la Bibliothèque Diderot de Lyon et à l'université Grenoble Alpes.

 

PROGRAMME

 
SÉANCE 1

SÉANCE 1 : LES RÉPERCUSSIONS DES LECTURES EUROPÉENNES
DE ZINAÏDA GUIPPIUS ET DE DMITRI MÉREJKOVSKI

 
Organisée par Anna LUSHENKOVA FOSCOLO (Marge, Université Jean Moulin)
 

Vendredi 26 janvier de 14h à 17h
Bibliothèque Diderot, Salle de Réunion
5 parvis René Descartes, Lyon 7e


Olga BLINOVA (CREE, Inalco / GEO, Universisté de Strasbourg) : Le cercle de lectures et de connaissances européennes de Zinaïda Guippius et Dmitri Mérejkovski à travers le prisme de leur bibliothèque parisienne privée

Zinaïda Guippius et Dmitri Mérejkovski sont deux représentants du modernisme russe qui ont passé une grande partie de leur vie en Europe, et notamment en France. Assemblée durant de longues années, leur bibliothèque privée parisienne représente un outil précieux pour esquisser le cercle de leurs connaissances, pour définir les contours de leurs lectures en général et de leurs lectures européennes en particulier, et pour mieux comprendre leurs processus créateurs respectifs. La présente étude sera adossée à des fonds de la Bibliothèque Nationale de France où sont conservés quelques-uns des imprimés issus de la bibliothèque privée du couple dont certains sont richement annotées de la main de leurs propriétaires, ainsi qu'à la correspondance et aux publications de Guippius et Mérejkovski.

Daria SINICHKINA (EUR'ORBEM, Sorbonne Université) : Le « paradigme verlainien » dans la création de vie de Nikolaj Kljuev (1884-1937)

On trouve dans l'œuvre de Nikolaj Kljuev, poète dit « néo-paysan », plusieurs mentions de Verlaine. Dans sa poésie, d'abord, à partir de 1917, mais aussi dans sa prose, Verlaine étant, de l'aveu du poète russe, l'un de ses auteurs « préférés ». Dans la mesure où dans les années 1900 puis 1910 Kljuev adopte dans le champ littéraire moderniste une posture militante, opposée à la « culture savante » et tournée exclusivement vers l' « authentique culture populaire », les références au poète symboliste français, très apprécié par les premiers modernistes russes, méritent toute notre attention. Or, une étude attentive des motifs verlainiens dans l'œuvre de Kljuev révèle que la réception de Verlaine passe, chez le poète de la campagne russe, par le prisme de la lecture qu'en fait Dmitrij Merežkovskij au début du siècle. Plus encore, c'est le Verlaine de Merežkovskij qui semble servir de modèle aux divers portraits, verbaux et visuels, que font de Nikolaj Kljuev ses contemporains dans les années 1910-1930.
 

SÉANCE 2 : LA MOUETTE DE LA SCÈNE RUSSE ET SES COUSINES FRANÇAISES

 
Organisée par Lioudmila KASTLER (Université Grenoble Alpes) et Lucie KEMPF (CERCLE, Université de Lorraine)

Vendredi 12 avril de 14h à 17h
  Université Grenoble Alpes, salle G203
621 av. Centrale, Saint-Martin-d'Hères

Lucie KEMPF : La Mouette : un mythe fondateur ?

Si la première de La Mouette au Théâtre d’art de Moscou en 1898 a permis à Constantin Stanislavski d’inventer la mise en scène moderne autour d’un ensemble de comédiens sans vedette, cette œuvre de Tchekhov esquissait également une paradoxale ligne héroïque dans une dramaturgie où triomphait par ailleurs précisément l’impossibilité de l’héroïsme. En effet, la comédienne Vera Komissarjevskaïa, première interprète du rôle de Nina Zaretchnaïa dans le catastrophique spectacle du Théâtre Alexandra en 1896, a été identifiée à son personnage au point de devenir pour ses contemporains la « Mouette de la scène russe ». Nous nous proposons dans notre intervention d’interroger ce mythe : que nous dit-il à la fois du personnage et de son interprète et aussi – surtout ? – de l’importance du théâtre dans l’imaginaire collectif des spectateurs russes au début du XXe siècle ?

Lioudmila KASTLER : L’histoire scénique de La Mouette en France : fascination, approches, métamorphoses

Il y a cent ans Georges Pitoëff révèle La Mouette au public français qui fut séduit par le jeu magique de Ludmilla Pitoëff dans le rôle de Nina Zaretchnaïa. Depuis, cette légendaire pièce de Tchekhov ne cesse de captiver l’imagination de nombreux metteurs en scène. Certains d’entre eux tels que Pitoëff lui-même, Antoine Vitez ou encore Thomas Ostermeier revisitent plusieurs fois La Mouette insaisissable. Qu’est-ce qui provoque leur inquiétude créatrice face à cette œuvre tchekhovienne ? Comment se métamorphose l’histoire scénique de La Mouette en fonction des courants artistiques et conceptions esthétiques ? Quelles nuances apportent les comédiennes françaises dans l’interprétation du rôle de Nina succédant à Vera Komissarjevskaïa et à Ludmilla Pitoëff ? Telles sont les questions auxquelles nous essaierons de trouver des réponses dans notre communication.
 
 

SÉANCE 3 : ENQUÊTE ET TÉMOIGNAGES DANS LE REPORTAGE RADIOPHONIQUE


Organisée par Anna SAIGNES ("Littérature, Imaginaire, Sociétés", Université de Lorraine)

Jeudi 23 mai de 14h à 17h
Bibliothèque Diderot, Salle de Réunion
5 parvis René Descartes, Lyon 7e

 
Pavel ARSENIEV : Radio of the Future and Futurist Poets as Its First Enginеers

From the day when the message about the victory of the October revolution was broadcast from St. Petersburg, radio became a powerful resource for the revolutionary imagination. Lenin addressed the whole world, even though only the fleet had the technical possibility of receiving that signal at the time. Message became the medium, and radio became the "newspaper without paper and without distance". Radio fascinated not only the political avant-garde, but the literary one as well. The literary technique of avant-garde was connected with the apparatuses of socialist transmission not only by a feedback loop, but also by a common bibliography, no matter how strange the names of Lenin and Kruchenykh may look on the same cover in the 1920s.

In this paper we will analyze three texts on radio written by the key figures of futurism - Khlebnikov's "Radio of the Future" (1921), Kruchenykh's "Lenin's Language" (1925), and Mayakovsky's "Expansion of the Verbal Base" (1927). Written at various stages of the political and technological revolution these texts point to fundamentally different practices and positions.

Laure THIBONNIER-LIMPEK (ILCEA4/SESC, Université Grenoble Alpes): Lidia Guinzbourg et la radio de Leningrad pendant le siège (1941-1944)

Élève la plus brillante des formalistes russes, issue d'une famille juive, Lidia Ginzbourg s'efforce de conserver un lien avec la critique savante avant de pouvoir livrer ses ouvrages majeurs, La poésie lyrique, La prose psychologique et Le héros littéraire, dans les années 1960 et 1970. Elle écrit également "pour le tiroir", consignant dans des cahiers et des carnets des saynètes saisies sur le vif, des portraits de contemporains, des réflexions personnelles ou des bribes de récit. Ces écrits pour soi illustrent la "littérature intermédiaire" qu'elle théorise comme une forme hybride entre les genres littéraires établis et des pratiques d'écriture telles que journal, mémoires, correspondance et essais.

Guinzbourg n'a jamais quitté Leningrad assiégé, où elle travaille à la radio d'État tout en consignant quotidiennement les conversations et les scènes dont elle est témoin. Les Notes d'un assiégé ne paraissent dans la revue Neva qu'en 1984 dans une version partielle. Leur texte intégral ne paraît qu'en 1991. Elles peuvent être vues comme "l'incarnation littéraire de l'expérience du siège" de l'écrivaine, selon l'expression d'Emily van Buskirk. Éprise de l'art de la conversation, fine observatrice de ses semblables, dotée d'une lucidité implacable, Guinzbourg propose dans les Notes d'un assiégé un tableau caustique des employés de la radio de Leningrad. Sous sa plume, l'expérience extrême du siège révèle les rouages de la vie en société, mécanismes de régulation des comportements et manifestations de l'ego. Elle montre également la fabrique de l'héroïsme soviétique depuis l'intérieur.

C'est cette description des employés de la radio de Leningrad et de leur quotidien par Lidia Guinzbourg que notre intervention analysera.
 

INFOS PRATIQUES

Lieu(x)

Hors campus

Bibliothèque Diderot
5 parvis René Descartes, Lyon 7e


Université Grenoble Alpes
621 av. Centrale, Saint-Martin-d'Hères


Entrée libre & gratuite

Contact

Sonja Graimprey

sonja.graimprey@ens-lyon.fr

Type

Colloque / Séminaire

Thématique

Manifestations scientifiques, Culture, Langues littératures et civilisations étrangères, Lettres, Recherche

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