Dans la même rubrique
Accueil :
- Accueil FR
- Actualités
- Manifestations scientifiques,
- Culture,
- Numérique,
- Lettres,
- Sciences sociales,
- Recherche,
Journée d'études | L’interdisciplinarité dans la recherche doctorale
Enjeux, concepts et méthodes dans la mise en œuvre
De la pluridisciplinarité à l’interdisciplinarité : inventer sa méthode de travail
La distinction entre différentes manières d’appréhender l’interdisciplinarité est désormais presque galvaudée : la pluridisciplinarité (aussi appelée multidisciplinarité) correspond à une juxtaposition de disciplines engagées dans un projet de recherche autour d’un même objet. Cette modalité de convergence des savoirs n’implique pas pour autant une interaction d’influence entre ces disciplines. De son côté, l’interdisciplinarité s’apparente davantage à une dynamique de co-construction d’un nouveau savoir autour de l’objet mis au centre des disciplines convoquées : « c’est l’effort d’articuler entre eux les concepts, les outils et les résultats d’analyse de différentes disciplines » (Charaudeau, 2010). Enfin, l’inter- ou la transdisciplinarité, dont la ligne de partage reste floue (Comeliau, 2013), prétendent aller au-delà des limites disciplinaires : les disciplines impliquées dans un projet commun sont ainsi modifiées par le dialogue qu’elles entretiennent, leur interaction ou leur croisement. Cela se manifeste par la création par exemple d’un concept commun ou par la redéfinition des termes scientifiques empruntés à une autre discipline, dans le domaine cible de la recherche.
Pour cette raison, il nous semble que l’une des forces de l’approche interdisciplinaire est d’inviter à une rigueur particulière : toute entreprise de cette nature, parce qu’elle est hybride, exige une définition précise de ses concepts fondateurs, qui explicite les emprunts et les interactions entre les différentes disciplines impliquées – c’est l’« interdisciplinarité focalisée » que Patrick Charaudeau appelle de ses vœux (2010). Elle nécessite de circonscrire précisément les objectifs d’une recherche à l’intersection de différents champs scientifiques et de les situer par rapport à ces champs. Enfin, parce qu’elle doit être lisible par des destinataires issus de ces différents champs disciplinaires, elle nécessite un effort particulier de vulgarisation et l’invention d’un langage scientifique au mieux commun, à défaut suffisamment transparent.
L’interdisciplinarité dans la thèse en SHS : quelles modalités ?
L’ouverture des champs scientifiques (Timmermans et al., 2018) donne lieu de nos jours à de plus en plus de thèses interdisciplinaires. Pourtant, celles qui sont ouvertement déclarées comme telles demeurent assez peu nombreuses (Comeliau, 2013) : il y a davantage de doctorants et doctorantes dont le travail intègre de fait une dimension interdisciplinaire que de personnes inscrit(e)s dans plusieurs disciplines à la fois (Chassé, Cogos et Fouqueray, 2020 en donnent l’exemple pour les sciences de l’environnement). Par ailleurs la nature même du travail de thèse rend parfois complexe la réalisation de l’interdisciplinarité, notamment parce qu’il s’effectue seul(e) tandis que l’ouverture à l’interdisciplinarité est favorisée par le développement de réseaux de chercheurs (Comeliau, 2013 ; Nguyen Thi, 2005).
Paradoxalement, le doctorat est donc peut-être l’environnement le moins propice au travail interdisciplinaire, alors que des recherches en sciences économiques ont montré que les structures organisationnelles de la recherche (intra et extra-universitaire) conditionnent directement la mise en œuvre de l’interdisciplinarité (Nguyen Thi, 2005). En somme, le recours à l’interdisciplinarité est de plus en plus popularisé mais sa mise en œuvre confronte encore le chercheur à un champ de difficultés de diverses natures relatives à la réalité du partage disciplinaire (Pecqueux, Poupin et Vuillerod, 2022), de sorte que la question qui persiste est : comment les dépasser, notamment dans le cadre de la recherche doctorale ?
Nous y réfléchirons en écoutant des communications de doctorant(e)s portant sur un aspect concret de leur recherche, explicitant leur démarche interdisciplinaire. À travers la présentation de quelques cas, nous espérons ainsi contribuer à répondre à la question : comment l’interdisciplinarité est-elle concrètement mise en œuvre aujourd’hui dans les travaux de thèse ? Nous aborderons notamment les thématiques de la migration conceptuelle et de la méthodologie du travail interdisciplinaire.
PROGRAMME
M A T I N |
8h30 – Accueil La protection de la personne humaine : une source de dépassement des disciplines10h-10h30 Le texte littéraire : objet interdisciplinaire, ambivalences conceptuelles11h15-11h45 |
A P R È S - M I D I |
14h-15h – Conférence plénière Yves Laberge (Professeur à temps partiel à l’Université d’Ottawa) : « Théoriser sociologiquement en incluant l’interdisciplinarité et la transdisciplinarité : tendances actuelles et obstacles méthodologiques » L’interdisciplinarité comme expérience du décentrement :
15h15-15h45 |
INFOS PRATIQUES
Campus des Quais
18 rue Chevreul, Lyon 7e
Entrée gratuite
Inscription : je.doct.interdisc@gmail.com
Centre Marge
marge@univ-lyon3.fr
Colloque / Séminaire, Actualité institutionnelle, A la Une, A la Une - net3, A la Une - Intranet
ThématiqueManifestations scientifiques, Culture, Numérique, Lettres, Sciences sociales, Recherche
Partenaires
Informations
Salle de la Rotonde (6e étage)
18 rue Chevreul, Lyon 7e
Entrée gratuite
Inscription : je.doct.interdisc@gmail.com
Organisation
Responsables scientifiques
- Wilfried SEGUE (Université Lyon 3)
- Sébastien BABA (Université Lyon 3)
- Maëlle PORCHERON (Université Lyon 3)