Journée d'études | Stylistique & musique

La stylistique, centrée sur son objet, la littérature, qu’elle scrute avec attention, laisse souvent aux autres disciplines le soin de penser les relations entre les arts. Pourtant, en tant que science intéressée par l’esthétique aussi bien que la sémiotique, elle devrait se préoccuper de la façon dont les autres objets artistiques, la peinture, la musique, la danse etc., peuvent être décrits (il existe ainsi, chez les musicologues, une stylistique de la musique), mais aussi s’attacher à observer et comparer les différents phénomènes d’artistisation.

Pierre Larthomas le soulignait, dans sa préface au recueil des actes du colloque Qu’est-ce que le style ?, qui réunissait en 1991 à la Sorbonne de grands noms de la stylistique :

« Mallarmé n’a-t-il pas voulu donner à son Coup de dés tous les caractères d’une partition ? Et échapper ainsi à la linéarité du texte, sans pouvoir vraiment y parvenir ? La stylistique littéraire a tout à gagner à ses rapprochements entre la littérature d’une part, les arts plastiques et la musique d’autre part. De ce point de vue, l’étude de termes communs à ces sciences critiques, comme variation, modulation ou simplement style, devrait peut-être permettre de pénétrer les secrets d’une poésie moderne qui, on l’a vu, apparaît encore à beaucoup d’entre nous comme un Eden interdit ».

• La stylistique permet-elle de penser (comme l’a tenté Georges Molinié à partir de Hjemslev) les arts non verbaux ?
• Qu’ont à apporter à la description des rapports entre musique et littérature les stylisticiens ? En quoi les outils singuliers qui sont les leurs sont-ils transposables dans le domaine musical – à moins que cette transposition ne soit qu’un leurre, une analogie infondée, comme l’affirme Genette dans Figures IV (« Romances sans paroles », p. 109-118) ?
• Quelles conclusions tirer de l’utilisation d’un métalangage commun à la stylistique littéraire et à la stylistique musicale ?

Les communications pourront traiter de tous les rapports musique et littérature, dans la mesure où elles utiliseront les outils et les théories de la stylistique pour construire leur démonstration. La réflexion théorique pourra s’appuyer sur une étude de corpus, qu’il soit littéraire ou musical. Une publication de communications choisies est prévue.